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Discours d’introduction d’Anne-Marie Descôtes

« Madame la Ministre,

Mesdames et messieurs les parlementaires,

Mesdames et messieurs,

Je vous remercie de m’avoir amenée à ouvrir cette table ronde consacrée aux Français de l’étranger et plus particulièrement à l’intérêt économique qu’ils représentent pour notre pays.

Cet intérêt économique, nul ne peut le mettre en doute. L’expatriation n’est pas le signe d’un quelconque déclin de la France, bien au contraire. Les Français ont d’ailleurs dans l’ensemble une opinion très positive de l’expatriation, comme le souligne le rapport de Mme Conway-Mouret.

S’il faut naturellement faciliter le retour des Français expatriés qui souhaitent revenir vivre en France, il nous revient aussi de travailler ensemble pour que chaque Français établi hors de France puisse, à sa manière, contribuer au rayonnement de notre pays.

L’immense majorité des près de 2,5 millions de Français vivant à l’étranger sont en effet des relais précieux de notre pays dans tous les secteurs dans lesquels ils sont présents et ils peuvent, eux aussi, contribuer au rayonnement de notre pays.

Cela est d’autant plus vrai que les Français expatriés sont aujourd’hui de plus en plus en jeunes – avec l’accroissement de la mobilité étudiante, le dynamisme du programme de volontariat international en entreprise et les nouvelles opportunités qui sont offertes par les sociétés internationales, notamment dans le secteur de l’innovation. Il faut s’appuyer sur cette génération mobile et créative pour donner de notre pays une image renouvelée.

 

1/ Les Français hors de France : un relais essentiel pour promouvoir l’attractivité de notre pays.

Je prendrai simplement un exemple récent pour illustrer cette idée : lors de l’opération que nous menons actuellement dans 50 pays à travers le monde pour attirer des investisseurs étrangers en France, « Invest in France Month » (15 septembre – 15 octobre), nous faisons intervenir, aux côtés d’investisseurs déjà établis en France, des Français expatriés travaillant dans des entreprises étrangères, qui peuvent vanter l’attractivité de leur pays auprès des décideurs économiques étrangers. C’est un exemple parmi d’autres de la mobilisation de ce réseau pour notre économie. Il permet de rééquilibrer l’image parfois excessivement critique que brossent certains Français hors de France, de leur propre pays.

D’autres échéances nous donneront l’occasion de solliciter cette mobilisation citoyenne hors de nos frontières ; je pense notamment à nos candidatures aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 ou à l’Exposition universelle de 2025.

 

2/ Plus structurellement, des réseaux efficaces se mobilisent au quotidien au service de l’accompagnement de nos entreprises à l’export

  • les chambres de commerce et les conseillers du commerce extérieur

Lorsqu’elles existent, les Chambres jouent un rôle central dans l’animation des communautés d’affaires, aussi bien dans les activités de conseils aux entreprises, que pour des services d’ordre logistique : obtention de visa, fourniture d’interprètes, prestations de transport, mise à disposition de bureaux, notamment.

Les Conseillers du Commerce Extérieur (CCEF) apportent eux aussi une contribution précieuse, tant en ce qui concerne leur analyse du terrain et de l’activité conjoncturelle ou sectorielle, que de l’étude des stratégies des grands groupes.

  • les conseils économiques dans les ambassades

Dans le cadre de la mission pour la diplomatie économique que le ministre leur a fixée et à sa demande, la quasi-totalité des ambassades réunit aujourd’hui un conseil économique, composé des services publics d’appui aux entreprises et des acteurs privés les plus représentatifs de la communauté d’affaires présente localement : présidents des chambres de commerce, membres les plus actifs de la communauté des CCEF, chefs d’entreprise, grands groupes et PME, directeurs locaux de Business France ou d’Atout France, ou économistes dont l’expertise peut nourrir les travaux du conseil économique.

Le principal défi auquel nous avons à faire face aujourd’hui est de maintenir et de prolonger cet effort de coordination entre l’ensemble des acteurs concernés.

En complément il convient d’établir des liens avec les acteurs économiques étrangers qui connaissent et apprécient notre pays. Ils constituent eux aussi des relais naturels plus objectifs encore que nos propres ressortissants. Ainsi pour jeter plus facilement des ponts vers de nouveaux publics, il faut que nos compatriotes puissent s’appuyer sur les réseaux exceptionnels que constituent les associations des anciens élèves, étudiants, boursiers, stagiaires étrangers, d’anciens élèves des grandes écoles, ou encore VIE pour les connecter au réseau alumni, en coopération étroite avec nos services de coopération et d’action culturelle.

 

3/ La promotion de la marque France à l’étranger

Le dernier point que je souhaiterais évoquer est celui de la promotion, à l’étranger, de la « marque France », dont les Français de l’étranger doivent se sentir en quelque sorte les dépositaires.

Ainsi, la campagne « Creative France », élaborée par Business France, qui vient d’être lancée au Japon par le Premier ministre, pour mettre en valeur, au travers de personnalités ou de produits français particulièrement connus à l’international, la créativité de la France, est un support auquel chacun peut se référer.

La campagne sera déclinée prioritairement dans 10 pays et fera l’objet d’un plan média ambitieux.

Plus largement, d’autres actions sont engagées par Business France pour promouvoir les avantages comparatifs de notre pays et ainsi :

Contribuer à un meilleur positionnement de la France dans les milieux d’affaires avec des faits et des chiffres incontestables ;

Affirmer nos forces souvent méconnues : innovation de nos entreprises, technologies, qualité de la formation, qualité des infrastructures, diversité de nos territoires, productivité, accès au marché européen, talents et R&D et, espérons-le, reprise de la croissance.

Susciter un « réflexe France » dans le développement stratégique des entreprises internationales.

Voilà les quelques éléments d’information et de réflexion que je souhaitais vous livrer avant de vous passer la parole pour écouter vos témoignages ainsi que vos suggestions sur ce que devrait être le rôle économique des Français expatriés et sur la façon dont nous pourrions mieux travailler ensemble à la promotion de cette « marque France » qui mêle économie / culture / gastronomie et à laquelle nous sommes tous tellement attachés.

Merci de votre attention et de votre engagement.»