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Discours de fermeture de Laurent Fabius

« Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Chers amis Français de l’étranger,

Je suis heureux de pouvoir m’adresser à vous, même à distance, en clôture de ce colloque consacré aux Français de l’Etranger. Hélène Conway-Mouret connait bien ce sujet, pour avoir exercé à mes côtés comme ministre délégué aux Français de l’étranger puis rédigé un rapport sur le retour des Français de l’étranger en France, et elle sait combien il me tient à cœur.

Notre communauté à l’étranger est de plus en plus nombreuse, et c’est une excellente chose. Un pays qui rayonne, c’est aussi un pays qui sort de ses frontières. Notre communauté à l’étranger a doublé en 20 ans, pour atteindre sans doute 2 à 2,5 millions de Français.

Cette mobilité internationale constitue une chance pour notre pays, qui bénéficie ainsi du dynamisme de nos communautés à l’étranger, de leur créativité, mais aussi de l’expérience acquise par ceux qui rentreront ensuite en France.

Je viens de conduire une réflexion sur le ministère du XXIe siècle, à laquelle les représentants des Français de l’étranger ont été associés, afin d’adapter notre diplomatie aux enjeux du XXIe siècle. Cela passe notamment par une modernisation de notre réseau consulaire, qui est l’un des tout premiers au monde, avec près de 220 implantations. Pour nos compatriotes établis à l’étranger, cela doit signifier à la fois simplification et amélioration de la qualité du service public.

Nous sommes en train de construire un service consulaire qui doit être, outre sa dimension humaine, un modèle d’administration électronique, permettant aux usagers d’effectuer l’essentiel des démarches de façon dématérialisée. Ce n’est pas facile à organiser mais cela permettra un gain de temps et d’efforts pour nos compatriotes, tout en allégeant la charge de nos postes consulaires, qui pourront davantage se consacrer à leur rôle de protection, de proximité et de représentation.

Parmi les points forts sur lesquels nous travaillons, je voudrais citer quelques exemples. D’abord, l’inscription en ligne au registre des Français établis hors de France sera effective dès janvier 2016. Vous connaissez l’importance de ce registre et mesurez l’intérêt de ce progrès, qui permettra aux Français de s’inscrire mais aussi de modifier directement en ligne toutes leurs données, sans se déplacer jusqu’au consulat. Nous aurons ainsi une connaissance plus fine et des données plus à jour. C’est essentiel pour mener à bien nos missions, notamment celles tenant la sécurité des Français.

Autre mesure qui facilitera la vie des Français à l’étranger : la transmission directe entre notaires et services consulaires des documents d’état civil, apportant gain de temps et fiabilisation des procédures pour nos compatriotes.

Dans le domaine électoral, la dématérialisation des procurations, qui seront dès la fin de l’année transférées directement des consulats aux mairies, devrait éviter les retards que nous avons pu connaître lors de précédents scrutins. Toujours dans le domaine électoral, les Français de l’étranger pourront, en 2017, voter par internet pour les élections législatives à travers un nouveau système de vote électronique.

Le Quai d’Orsay développe sa communication à l’égard des Français de l’étranger afin de les informer, de façon interactive, sur leurs sujets de préoccupation.

Certains d’entre vous, bien sûr, sont appelés à rentrer également en France. Mon ministère participe activement à la réflexion actuelle menée au sein du Gouvernement sur la mise à disposition des informations les plus complètes possibles pour nos compatriotes rentrant ou venant s’installer pour la première fois en France.

Notre service consulaire offre et doit offrir aux Français à l’étranger des prestations administratives et sociales, un accompagnement en cas de problème et, au-delà, la certitude qu’il existe une institution française qui peut les accueillir, leur parler et les aider. Malgré les critiques qui sont faites, certaines justifiées, d’autres parfois sévères, je souligne qu’aucun autre pays n’offre un tel niveau de service à ses ressortissants à l’étranger.

Les Français de l’étranger sont donc une priorité de mon action et je sais que les débats d’aujourd’hui nous seront utiles pour poursuivre les réformes engagées dans l’intérêt des Français de l’étranger et de la France. Je vous adresse mes sentiments très chaleureux et amicaux. Merci.»