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Discours d’ouverture de Matthias Fekl

« Madame la Ministre,

Chère Hélène-Conway-Mouret,

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Mesdames et Messieurs les présidents,

Mesdames et Messieurs les directeurs,

Mesdames et Messieurs,

Tout d’abord merci pour l’invitation à ouvrir avec vous – avec toi chère Hélène – ce colloque sur les Français de l’étranger, un atout pour la France. Je suis très heureux bien sûr d’être avec vous, je vous salue de la part du Président de la République qui suit bien sûr très attentivement : les travaux d’aujourd’hui et la situation de nos compatriotes expatriés.

J’ai l’honneur, après vous, d’être en charge des Français de l’étranger au gouvernement. 2 millions et demi de nos concitoyens vivent hors du territoire français.

Le thème que vous avez choisi pour ce colloque est, ô combien, judicieux. Oui nous en sommes convaincus comme tous ceux, je pense, qui sont présents ici : les Français de l’étranger sont un atout pour la France.

Notre pays ne s’arrête pas à ses frontières. Si cette affirmation est vraie, c’est parce que nous sommes un grand pays, qui mène une diplomatie globale, qui se déploie sur tous les terrains et dans tous les domaines.

C’est aussi parce que nos compatriotes expatriés, ou nos compatriotes en mobilité internationale, y contribuent et qu’ils sont, en réalité, les ambassadeurs de la France partout dans le monde, en étant impliqués dans la vie publique, dans la vie sociale, dans la vie culturelle, éducative, économique, etc. de leurs différents pays de résidence.

Ces femmes, ces hommes vivent à l’étranger pour des raisons professionnelles ou aussi, parfois, tout simplement parce que ce sont les hasards de la vie et des rencontres qui les ont amenés à s’expatrier.

J’ai moi-même été, pendant la moitié de ma vie – encore plus de la moitié – dans quelques mois ce sera moins de la moitié, à l’étranger. J’ai grandi en Allemagne, essentiellement à Berlin et je pense bien connaître les difficultés – je salue les Berlinois dans la salle d’ailleurs – je crois bien connaitre les difficultés et les projets de nos compatriotes à l’étranger.

La diplomatie Française autour de Laurent Fabius, suit en permanence la situation de nos compatriotes qui sont à l’étranger. C’est vrai aussi bien sûr pour notre administration, je souhaite saluer les fonctionnaires qui, à Paris et dans les postes, suivent nos compatriotes. Notre pays offre le plus de services à ses concitoyens expatriés. On dit parfois : qui offre le plus de démarches – c’est une expression ambiguë parce que « offrir le plus de démarches » n’est pas, en soi, un objectif ; ça peut parfois être la preuve d’une complexité. En revanche offrir le plus de service public, oui, c’est indispensable. Nous avons l’un des plus grands réseaux diplomatique et consulaire au monde. Laurent Fabius, ainsi que le Président de la République ont confirmé, le choix d’un réseau universel et dans ce cadre-là, il est évidement indispensable que les Français expatriés disposent du plus haut niveau de service public possible. Vous connaissez mon attachement personnel à cette question : nous travaillons, en particulier, avec la Direction des Français à l’étranger, dont je salue le Directeur ici présent, pour que le référentiel Marianne soit applicable dans nos ambassades et dans nos consulats.

Les Français de l’étranger sont des Français à part entière et ils ont dont droit au même niveau de service que nos compatriotes ici en France. Le déploiement du référentiel Marianne est en cours d’expérimentation dans nos nombreux postes et à partir des leçons de cette expérimentation, ce dispositif sera évidemment généralisé. Nous travaillons également, et j’ai rencontré très récemment encore le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à ce sujet, pour confier davantage de missions aux Consuls honoraires. Nous sommes en train de mener des expertises ; d’autres pays vont beaucoup plus loin que nous en la matière. La contrainte est évidement de s’assurer de la sécurité, de s’assurer de la fiabilité à la fois des procédures mises en œuvre et des personnes qui en ont la charge et qui concourent ainsi au service public.

Par ailleurs, je veux vous dire un mot sur la représentation des Français de l’étranger. Madame Conway-Mouret, vous avez à ce sujet mené une réforme très importante. La représentation des Français de l’étranger est maintenant assurée à tous les niveaux avec à la fois une représentation de proximité et une représentation parlementaire dans les deux chambres.

Si bien qu’aujourd’hui les Français de l’étranger sont représentés à tous les échelons et à tous les niveaux. Il est important de faire vivre cela. Je rencontre régulièrement les élus des Français de l’étranger, à la fois pour leur rendre compte des réformes qui sont en cours, pour échanger avec eux et aussi pour bien sûr m’inspirer de leur propositions car je sais que, toutes opinions politiques confondues, ils sont sur le terrain avec pour seul objectif de servir les compatriotes qu’ils représentent et de pouvoir, de manière très opérationnelle, porter des propositions.

Notre pays a été frappé au début de cette année, par des attentats d’une violence sans précédent. Et à cette occasion nos compatriotes à l’étranger ont montré, si besoin en était, à quel point ils font pleinement partie de notre communauté nationale. Ils se sont associés à la fois au deuil qui a frappé notre pays et au sursaut qui s’est exprimé dans les rues de Paris, dans les rues de toute la France, le 11 janvier.

J’ai été très frappé et pour tout dire bouleversé par les réactions de nos compatriotes à l’étranger qui, dans tant de villes se sont manifestés, que ce soit par des veillées, en venant signer des registres, ou en s’associant par la pensée au drame qui, à ce moment-là, a frappé notre pays et a frappé le peuple Français. Il n’y a pas de plus belle manifestation de ce que nos compatriotes à l’étranger sont pleinement Français, se sentent pleinement Français, que cette participation à l’esprit du 11 janvier, qui depuis a tant marqué notre pays. Et donc, dans ce contexte-là, à la fois d’un monde dangereux et d’un monde en pleine évolution, d’un monde riche de mille projets, nos compatriotes à l’étranger prennent toute leur part au destin de la France. Le thème que vous avez retenu aujourd’hui permettra de l’exprimer clairement.

Nous sommes attentifs à la fois à la sécurité de nos compatriotes à l’étranger, c’est tout le travail qui est engagé par le centre de crise et de soutien du quai d’Orsay dans les situations difficiles pour assurer le suivi mais nous sommes à leur disposition aussi pour soutenir leurs projets.

Les différents panels que vous avez réuni, les différentes tables rondes qui vont pouvoir aujourd’hui s’exprimer avec, à la fois des représentants de la société civile, des personnalités éminentes, des personnalités importantes de la vie publique des Français de l’étranger, vont permettre de faire le point. Je prendrai connaissance avec beaucoup d’intérêt de vos travaux. Nous avons régulièrement l’occasion de nous voir y compris pour faire le suivi du rapport que vous avez remis au premier ministre avant l’été. Car l’expatriation c’est un tout. La mobilité internationale est une chance pour la France, elle fait pleinement partie de ce qu’est un grand pays. Pour qu’elle soit réussie, l’expatriation doit être bien préparé en amont, elle doit être anticipée et pas improvisée.

Elle doit ensuite se dérouler de la meilleure manière possible pendant l’expatriation et elle doit aussi se caractériser lorsque les gens souhaitent revenir, par un bon accueil au retour. Donc les propositions très précises et opérationnelles que vous avez faites sont regardées attentivement. Vous le savez, le gouvernement travaille là-dessus et je travaille étroitement avec Clotilde Valter, Secrétaire d’Etat aux Simplifications et à la réforme de l’état pour avancer là-dessus.

Voilà ce que je voulais vous dire en ouverture de votre colloque, je suis navré de ne pas pourvoir rester jusqu’au bout mais je pars maintenant à Istanbul pour le G20 des Ministres et des Secrétaires d’Etat au Commerce.

J’aurai aussi l’occasion ce soir là-bas de rencontrer notre communauté d’expatriés comme je le fais à chaque déplacement, et je prendrai la liberté de les saluer de votre part.

Merci en tous cas pour le travail de fond qui est engagé.

Merci à ceux qui ont accepté de participer à cet évènement et d’en être les partenaires merci à toutes et tous de votre attention, bonne journée. »